La CITADELLE, un écolieu à construire

9 juillet 2009

Le texte qui suit est extrait du dossier de projet que nous avons transmis à la NEF qui nous soutient financièrement dans notre projet. Il résume la dimension écologique du projet.

Le dossier complet en pdf : La_Citadelle__un_ecolieu_a_construire

1. De l'envie au projet formulé, histoire d'une rencontre...

Il est des choses qui sont du registre de l'évidence : on ne peut pas gaspiller l'eau ou la nourriture, j'ai besoin d'oxygène et d'intimité mais j'aime bien avoir des voisins, mes enfants doivent pouvoir grandir dans un lieu protégé des pollutions et des violences du monde, le soleil m'apporte mon énergie vitale, l'individualisme est une maladie sociale grave contre laquelle il faut lutter absolument... Ces évidences sont différentes pour chacun d'entre nous, mais elles guident nos choix fondamentaux, nous donnent de l'énergie, nous poussent parfois, nous freinent d'autres fois.
Pour nous, Delphine et Stéphane, ces évidences nous ont conduit à faire le choix de la ruralité comme cadre de vie depuis notre envol du nid familial. Nous assumons ce choix fondamental avec ses points forts et ses points faibles depuis plus de 10 ans et le fait de fonder une famille il y a 3 ans n'a fait que lui donner plus de sens. Aujourd'hui, nous considérons cette vie rurale comme un échange, une synergie avec un lieu et ses occupants. Il s'agit de profiter du calme et du paysage mais aussi de contribuer au maintien d'espaces ouverts et accueillants pour la biodiversité, il s'agit de rendre effective l'idée d'entraide pour déneiger, faire du bois ou ramasser les patates.
Pour prolonger et concrétiser cette conception de la vie rurale, Delphine cherche depuis plusieurs années un site pour pouvoir démarrer une activité agricole en plantes médicinales et maraîchage. En vain à proximité de notre lieu de vie actuel... Parallèlement, Stéphane vient de se former en charpente après 8 ans de conseil en environnement et aménagement du territoire.
Il y a alors comme une évidence lorsque Nicolas et Annelise nous contactent suite à une petite annonce pour nous proposer d'acheter un lieu en commun. Chercheur en neurobiologie et pharmacienne, ils cherchent aussi depuis plusieurs années un lieu collectif à créer pour vivre autrement et travailler autrement : faire de la construction bois écologique et produire des cosmétiques naturels... Une, deux, trois rencontres, deux lieux visités en parallèle et un compromis signé en mai pour le site de la Citadelle à SaintLaurent en Beaumont. Reste à formuler le projet. Avec l'aide de Thomas, jeune architecte intéressé par la démarche, nous nous attelons rapidement à la formulation d'un programme d'aménagement du site et à la conception d'un projet architectural. Nous déposons un permis global en août et obtenons une réponse favorable en octobre. Parallèlement, les statuts et la charte de notre future SCI sont en cours de rédaction et la signature de l'acte authentique de vente est prévue pour fin janvier. Nous travaillons ainsi à formuler nos évidences mutuelles dans une démarche consensuelle selon trois axes : économie, écologie et relation humaine.

Un lieu pour vivre et travailler
Après avoir été salariés, fonctionnaires, remplaçants, vacataires, intérimaires, mais aussi pères et mères, nous souhaitons tous les quatre aller vers des activités plus indépendantes qui nous permettent de mieux maîtriser la cohérence de nos actions d'un point de vue éthique, environnemental, social et familial. Il s'agit donc de créer, à court ou moyen terme, des activités économiques pérennes et locales, sur le site ou à proximité.
Ainsi, sans être suffisante pour accueillir intégralement les quatre activités prévues à ce jour, la propriété de la Citadelle constitue une pépinière, une base de projet très intéressante. Un hectare de terres labourables attenantes au futures habitations peuvent permettre de démarrer le projet en plantes médicinales et maraîchage. La surface constructible permet d'envisager la construction d'un laboratoire de transformation agroalimentaire et cosmétique, construction intégrée au permis de construire. Par contre, l'aménagement d'un atelier de menuiserie n'est pas évident sur le site même et nous cherchons un emplacement à proximité. En plus d'être locales, les activités économiques à créer seront également cohérentes avec l'exigence écologique du projet : filière bio et écoconstruction.

Un lieu sain à faible empreinte écologique
La démarche écologique est une évidence pour l'aménagement du lieu et elle a guidé notre choix pour l'achat du site de la Citadelle. Il s'agit d'un espace préservé des pollutions majeures de l'eau, de l'air et des sols : pas d'activité industrielle à proximité, pas d'agriculture intensive, pas de centrale nucléaire, et une commune qui vient de couvrir le toit de son église de panneaux photovoltaïques... Il s'agit donc de :
– minimiser les terrassements et la place de la voiture,
– préserver la végétation indigène,
– utiliser au maximum les matériaux locaux, notamment la pierre, la paille et le bois,
– utiliser des matériaux de récupération (s'ils sont sains),
– économiser l'eau et l'énergie,
– favoriser les énergies renouvelables, notamment le bois et le solaire,
– recycler au maximum nos déchets en triant et compostant...
Sans être exhaustive, cette liste vise à rendre compte de la logique globale de notre projet, dont la dimension écologique est un fondement pour notre santé et celle de nos enfants, mais également pour faire une preuve supplémentaire par l'exemple qu'il est possible de sortir du modèle conventionnel français du lotissement périurbain en agglomérés de béton, avec son bitume et ses lauriers... Le projet de rénovation, financièrement modeste, sera réalisé majoritairement en autoconstruction.
Il vise à constituer une vitrine pour les activités de construction écologique à créer sur place.

Un lieu de convivialité et de solidarité
En plus d'être un désastre écologique, le lotissement conventionnel est également un modèle d'individualisme, une machine à cultiver la paranoïa et un ghetto de l'après pétrole... Loin de ce modèle, le projet de la Citadelle vise au contraire à favoriser la convivialité, la solidarité et la relation constructive entre les occupants du lieux et avec leurs voisins. Il s'agira notamment de partager l'usage et l'entretien des espaces extérieurs, de gérer collectivement le bâtiment commun (salle polyvalente, chambre d'amis, buanderie, atelier, garage à vélos). Il s'agira aussi et surtout d'arriver à mettre en place un fonctionnement relationnel et décisionnel pour la gestion du lieu, basé sur le consensus et la communication non violente. La mise en oeuvre de ce fonctionnement constitue en soi une vraie école de sagesse pour les petits et les grands, un travail quotidien pour contribuer modestement à la paix globale.
La société civile immobilière (SCI) est l'outil juridique et financier que nous avons choisi pour acquérir et gérer collectivement la propriété. Cet outil a aussi pour objectif de limiter la spéculation immobilière et d'inscrire le projet dans la durée en autorisant la transmission de parts, l'arrivée ou le départ de sociétaires.

2. La Citadelle – Un projet collectif d'écourbanisme

En s'installant à la Citadelle, nous souhaitons nous démarquer des clichés et des contradictions des projets de retour à la terre qui sousestiment souvent les impacts négatifs en termes d'occupation spatiale, de dépences énergétiques liées aux déplacements, etc... Sans être parfait, le site de la Citadelle présente des atouts nombreux pour accueillir un projet cohérent d'un point de vue territorial.

Une commune rurale, certes...
La commune de SaintLaurent en Beaumont est située à la confluence du Drac et de la Bonne, à 950 m d'Altitude. Elle est traversée par la RN85, ancienne route Napoléon qui relie Grenoble à Gap via La Mure et le col Bayard. Positionnée au milieu du trajet GapGrenoble, le village est desservi quotidiennement par les liaisons TER par autobus. La commune comptait 372 habitants en 2004. Sa structure urbaine est directement liée à sa vocation agricole ancienne avec un habitat majoritairement groupé en hameaux répartis sur les différents versants du territoire. Sept gros hameaux, dont le cheflieux, rassemblent ainsi la quasitotalité des constructions.
Les activités agricoles et artisanales sont bien représentées sur le territoire communal et l'on compte en plus un camping et une auberge gourmande. Si aucun commerce de proximité n'est aujourd'hui présent sur la commune, plusieurs réseaux de vente directe de produits locaux, notamment du pain bio, des oeufs et volailles et des légumes sont déjà en place avec des possibilités de livraison hebdomadaire à l'auberge.
En termes d'équipements et de services, le cheflieu accueille la mairie, une salle polyvalente, des terrains de sports et une école primaire qui comptait 34 élèves à la rentrée 2007. Un service de transport scolaire prend en charge les enfants à partir du collège. La proximité de l'école est un critère important dans le choix de notre lieu d'implantation et les enfants pourront aller à pied à l'école (puis prendre le bus) depuis la Citadelle.
L'ensemble des commerces et services sont par ailleurs présents à 10 km, à La Mure, cheflieu de canton irriguant un bassin de chalandise relativement large. On y trouve notamment tous les services de santé, y compris hospitaliers, les services bancaires et postaux, les équipements scolaires jusqu'au lycée, des commerces généralistes et spécialisés, des équipements culturels et de loisirs...

Un site privilégié
Le site de la Citadelle présente deux caractéristiques principales nécessaires à la cohérence d'un projet d'écourbanisme : l'exposition et la proximité d'un pôle d'habitat existant. Le lieudit « la Citadelle » semble être l'une des implantations les plus anciennes du bourg de SaintLaurent. Situées dans un pli du petit contrefort boisé qui protège le village au nordouest, les ruines existantes dominent directement le chef lieu et font face à l'église. Elles en sont cependant préservées visuellement par un réseau de végétation bocagère. Implantée dans une pente orientée plein sud, la propriété est donc située en continuité
directe avec le bourg. Seule sa partie basse est intégrée à la zone constructible de la carte communale récemment approuvée. Le reste des parcelles est occupé par des terres agricoles labourables et une forêt de hêtre.
Ainsi, tout en constituant une entité spatialement cohérente, le site de la Citadelle peut permettre de concilier des fonctions d'habitat et d'activité agricole tout en confortant la densité urbaine du village.

Coupe schématique Nordsud (d'après IGN 1/25 000)

Un projet d'habitat groupé avec des espaces mutualisés
Le projet architectural, tel qu'il est formulé dans le dossier de permis de construire déposé en mairie le 14 août 2008 , s'appuie sur les caractéristiques du site. Il tente d'en tirer parti en modifiant au minimum la topographie existante et en prolongeant les logiques d'implantation anciennes.
Le potentiel constructible du site est exploité au mieux pour y implanter trois logements autonomes, un espace collectif et un bâtiment d'activité artisanale (laboratoire de transformation agroalimentaire et cosmétique). En utilisant les ruines existantes comme base, le projet répond à une typologie d'habitat groupé avec des bâtiments proches ou mitoyens.

La Citadelle, programme d'aménagement, schéma de principe

Dans cette configuration, la pente du terrain constitue un avantage précieux pour permettre à chaque bâtiment de bénéficier d'apports solaires passifs avec un minimum de masques. Elle facilite également l'aménagement d'espaces d'intimité extérieurs attenants à chaque logement et supprime les covisibilités entre les logements.
La densité des bâtiments permet également de mutualiser certaines fonctions et équipements qu'il serait utopique de partager dans une configuration moins dense. Ainsi, au centre du lieu, on trouvera une salle commune d'environ 30 m2, qui jouera le rôle entre autre de salle de réunion, salle de jeux, bibliothèque, chambre d'amis... Au soussol de cet espace, une surface identique sera affectée à une buanderie partagée, un atelier de bricolage et un garage à vélos et autre petits matériels.
Les espaces extérieurs seront également collectifs dans leur ensemble. Ainsi, hormis les dépendances des habitations et les espaces à vocation professionnelle (agricole notamment), nous prévoyons de partager les jardins potagers, le poulailler, les espaces de jeux et d'agrément, les circulations internes au site et les stationnements...
Enfin, le coeur du site sera aménagé, comme une miniplace publique, en espace d'accueil et de répartition vers chaque fonction. Cette esplanade, qui existe aujourd'hui et sera conservée, est abritée par un tilleul majestueux, notre « arbre à palabres ».

3. La Citadelle – Un projet de construction écologique

Audelà de la question de la densité, l'implantation existante des bâtiments est une leçon d'architecture bioclimatique vernaculaire. En effet, on trouve dans les ruines les traces d'un habitat paysan ancien dont les caractéristiques sont les suivantes : implantation en rezdechaussée avec isolation grâce au foin stocké au grenier pendant l'hiver, murs nord enterrés, ouvertures au sud et à l'est, orientation des toitures pour se protéger du vent, utilisation de matériaux locaux, surfaces modestes et compacité... Il s'agit aujourd'hui de transposer ces logiques à notre projet, avec des matériaux plus performants et une adaptation aux modes de vie contemporain. Nous exposons ici les raisons qui ont guidé nos choix de conception, ces choix sont détaillés sous forme de plans dans le dossier de permis de construire joint en annexe.

Une conception bioclimatique
Notre ambition est de concevoir des habitats « vivant avec le climat », c'estàdire tirant parti de ses atouts et se protégeant de ses contraintes pour parvenir à un maximum de confort thermique, visuel et acoustique avec un minimum d'énergie.
Nous conservons l'implantation ancienne des bâtiments en faisant le choix d'utiliser les murs existants comme fondations. Globalement, les murs nord, enterrés jusqu'à 3m, sont conservés intégralement pour profiter de l'inertie thermique du sol. Ils sont simplement drainés par l'extérieur et l'on appliquera une correction thermique de type chaux/chanvre à l'intérieur. Les murs est et ouest, partiellement enterrés sont conservés en partie jusqu'à 3m et ils accueilleront des ouvertures supplémentaires. Les murs sud sont démolis et remplacés par des façades très vitrées permettant d'optimiser les apports solaires passifs. A l'inverse, les ouvertures au nord et en toiture sont réduites au strict minimum pour éviter les déperditions.
Pour réduire le coût de construction et limiter les déperditions thermiques, les bâtiments projetés adoptent des formes très compactes (R+1+combles). Ainsi, deux des logements s'inscrivent en plan dans un carré d'environ 8m de coté avec une hauteur au faîtage de 8,5m, et le troisième s'inscrit dans un cercle d'environ 8,5m avec une hauteur au faîtage de 8,5m également. L'espace commun s'inscrit également dans un cube de 7m de côté environ. Par ailleurs, ces espaces sont mitoyens et de surface modeste : on compte ainsi une surface habitable moyenne d'environ 100m2 par logement. Seul le petit bâtiment d'activités sera construit intégralement de plein pied pour des raisons fonctionnelles.
Chaque logement bénéficie par ailleurs d'une serre donnant au sud. Cet espace tampon a pour objectif de minimiser les échanges thermiques avec l'extérieur lors des entrées et sorties, notamment en hiver. Il permettra également d'améliorer le captage et la gestion des apports solaires passifs.
Toutes les parties nouvellement construites sont réalisées en ossature bois et isolées en bottes de paille. L'isolation des toitures est assurée par 20 cm de ouate de cellulose insufflée. On obtient ainsi une résistance thermique des murs et des toits d'environ 6 m2.°C/W. L'ensemble des menuiseries est équipé de doubles vitrages peu émissifs. La conservation d'une partie des murs d'origine et la réalisation de dalles d'accumulation en rezdechaussée apportent une inertie thermique qui permettra de lisser les écarts de température entre le jour et la nuit.

La Citadelle, projet de logements, coupe Sud/Nord (Extrait du dossier de permis de construire)

Des matériaux sains
Étant, avec nos enfants, les usagers futurs des constructions prévues, nous souhaitons utiliser au maximum des matériaux neutres ou positifs pour la santé. Les éléments de structures sont en pierre ou en pisé pour les soubassements, et en bois
pour le reste. Il est prévu d'utiliser du douglas non traité, provenant d'Ardèche pour l'ossature et la charpente. Les menuiseries intérieures et extérieures sont également intégralement en bois.
Les matériaux d'isolation prévus sont la botte de paille de seigle pour les murs, et la ouate de cellulose insufflée en toiture. Des fibres végétales en vrac (chanvre ou paille) seront intégrées aux enduits intérieurs réalisés sur les murs existants.
Les parements extérieurs sont réalisés en bardage bois et en enduit à la chaux sur les façades les plus exposées aux alternances pluie/soleil. Les parements intérieurs sont pour partie enduits en terre, et pour partie habillés en bois. Dans tous les cas, l'objectif est de mettre en oeuvre des murs isolés et perspirants qui assurent une bonne régulation hygrométrique de l'air intérieur. Les produits de finition, les peintures et les lasures seront évidemment choisis en fonction de leur non toxicité.
Audelà du critère santé, nous intégrons également dans nos choix le caractère local et naturel des matériaux utilisés et des fournisseurs sollicités. Ainsi, la paille, la pierre et le bois sont des matériaux idéaux car disponibles sur place ou à proximité, et avec peu d'énergie.

Des énergies renouvelables et des économies de matières
Qu'il s'agisse d'énergie ou de matières, économie et recyclage/renouvelable vont de pair. Ainsi, la première énergie renouvelable se compte en négawatt et le recyclage des déchets pousse à l'économie d'emballages... Le projet de la Citadelle s'inscrit dans cette logique avec les choix techniques suivants.
La couverture des besoins énergétiques pour le chauffage est assurée d'une part par le solaire passif, et d'autre part par un poêle à bois indépendant dans chaque logement. Ces poêles seront éventuellement remplacés à terme par des poêles de masse. Les besoins en eau chaude sanitaire sont couverts par des capteurs solaires thermiques installés en toiture sur chaque logement.
La question de l'eau est abordée sous deux aspects. D'une part les eaux de ruissellement sont collectées pour l'arrosage du jardin. Cette collecte est facilité par la pente du terrain. D'autre part, les toilettes sèches sont la règle. Ce choix permet de réaliser une économie substantielle et de rendre à l'eau son rôle noble. Il est prévu de conserver le raccordement à l'égoût pour les eaux grises, notamment par manque de place en aval des habitations pour réaliser un système de phytoépuration.
Les autres déchets ménagers seront soigneusement triés, réutilisés ou recyclés. La part fermentescible sera compostée pour les jardins ou servira de complément alimentaire pour les volailles.

Une seule ambition, la cohérence écologique

Ce dossier détaille les choix éthiques et techniques du projet de la Citadelle, ainsi que certains de leurs fondements. Pourtant, on pourrait simplement exprimer notre ambition comme une recherche de cohérence écologique. Ainsi, loin de la performance extrême et de la spécialisation, la cohérence porte plutôt l'idée de globalité, de complexité, de mise en relation et de compromis. En même temps, l'écologie reste pour nous la motivation centrale, elle intègre de fait l'homme à la nature, elle permet de porter un regard plus objectif sur nos systèmes sociaux, elle nous montre une voie...